Le Soi , les symboles et le rêve dans l’œuvre alchimique dans "MYSTERIUM CONJUNCTIONIS"
- Maxime Domange
- 3 oct.
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 oct.

Je reprends ici pour ceux que cela intéresse (j'imagine peu nombreux !) des extraits du tome II de Mysterium conjunctionis l'oeuvre finale de CG JUNG.Dans ce livre Jung étudie principalement un alchimiste du 16ième siècle Gerard Dorn. Ces extraits sont parsemés de quelques remarques personnelles mineures de ma part.
C'est un travail préparatoire fait cet été à l'occasion de la relecture de ce livre, en préambule à un travail en cours où je chercherai à fonder de manière logique la science de l'analyse symbolique des rêves comme expression du Soi . Je voulais en préalable, par ce travail, récapituler tout ce que Jung dit sur le Soi, les symboles et le rêve dans l'oeuvre alchimique.
Mon travail s'éfforcera de se fonder sur la logique et non sur des hypothèses confirmées par l'expérience comme le dit Jung dans l'extrait page 345. J'espère que j'en viendrai à bout !
Extraits de «Mysterium Conjunctionis » Tome II
P29 : "Le premier degré de l’œuvre (il y aurait 7 degrés) est la connaissance philosophique : nul ne peut se connaitre s’il ignore qui il est (quis : le Moi) et ce qu’il est (quid : le Soi) et à quelle fin il a été fait…il est impossible à la créature de se connaitre par elle-même si elle n’a pas connu avant son créateur."
P30-31 : "La connaissance de soi est impensable sans la connaissance de Dieu.
(MD:Cela confirme l’approche Métaphysique visant à lever les doutes du mental !)
Grâce à la compréhension spirituelle et aux questions sur le quid, l’endurcissement du cœur se dissout en eau. Ainsi commence l’ascension vers les degrés supérieurs…l’union du Roi ( le Moi) et de la Reine (l’inconscient, le féminin) … en face de l’enflure du moi, le mal par excellence, se tient l’inconscient le cas échéant comme un déluge vengeur. L’eau est un symbole de l’inconscient et du principe féminin et la dissolution du cœur en eau correspond à l’union du masculin et du féminin et à l’unification du conscient et de l’inconscient…cette union produit un embryon qui correspond à l’homunculus ...la guérison du roi par un fils rédempteur en devenant lui-même ce fils ..(Pour ce faire), il faut sécher le corps et même mieux le saler : (MD=tirer la conscience de l’inconscient avec le sel des rêves), le produit final étant un renouvellement et non un renforcement de l’état initial une transformation en une nature supérieure".
P254 : "Le Soi à l’image du mandala concentre tous les archétypes autour d’un centre…Le mandala symbolise grâce à ce centre l’unité ultime de tous les archétypes, il constitue l’homologue empirique de l’idée métaphysique d’unus mundus, c’est-à-dire l’unité du monde..., la pierre philosophale des alchimistes ...l’équivalent occidental de l’union du yin et du yang dans le Tao."
P 256 : "L’unio mentalis est la première étape de l’œuvre (le premier degré de la conjonction), c’est-à-dire l’unité de l’âme et de l’esprit, unité qui constitue une victoire sur le corps. Cette union spirituelle rend seulement disciple spirituel de la sagesse mais ne donne pas encore la sagesse : seule l’union avec le corps donc l’unité esprit-âme-corps le deuxième degré de la conjonction révèle le sage et permet d’espérer l’union complète et bienheureuse, le troisième degré de la conjonction : l’unité esprit-âme-corps combinée avec l’unus mundus, l’union avec l’unité latente du monde, l’unité première. « Dieu fasse que nous parvenions tous à ce but et que Lui-même soit un en tous »
P257 : "L’union mentalis est une union purement intrapsychique de l’intellect ou raison (logos) avec la sensibilité (éros)... elle représente un progrès considérable de la connaissance aussi bien que de la maturité personnelle, mais sa réalité demeure uniquement potentielle et n’est assurée qu’avec une combinaison avec le monde psychique du corps"
P260 :"Grâce aux symboles des tendances inconscientes cherchent à pénétrer dans la conscience par toutes sorte d’allusions ou analogies ou sous forme plus ou moins ludiques." .
P263 : "L’unio mentalis, l’unification intérieure que nous désignons aujourd’hui du nom d’individuation est …un équilibre psychique des opposés...
Le symbolisme nuptial...la hiérogamie n’exprime pas entièrement la nature du Mysterium conjunctionis, de nouveaux symboles d’union sont requis ..une situation semblable se rencontre dans la philosophie chinoise où le masculin ne suffit pas à épuiser la signification du yang ni le féminin pour le Yin. Yang a aussi pour sens le sec, le lumineux, la face sud de la montagne" (MD: Yang=le conscient, le contenu de la conscience à savoir l’AMOUR la façon d’aimer), tandis que Yin a pour correspondant l’humide, l’obscur et la face nord (MD : Yin=la CONSCIENCE en tant que phénomène de conscience à savoir la projection, l’inconscient.)
La nature paradoxale de l’idée de la conjonction s’accompagne du symbolisme de la mort et du thème du combat.
P264-265 : "L’esprit (animus) qui doit s’unir à l’âme (anima) dans l’unio mentalis ..(il) est souffle de vie éternelle …L’âme représente un organe de l’esprit qui a le corps pour instrument …L’âme vivifie le corps au moyen d’une unio naturalis ( MD : il s’agit sans doute de la partie de l’âme qu’on appelle parfois le corps éthérique) , comme elle est à son tour dotée de vie par l’esprit (spitritus) par une union surnaturelle. Pour rendre possible la réunion ultérieure, l’esprit (mens) doit être tiré hors du corps ( distractio) ce qui ressemble à une mort volontaire car seul ce qui a été séparé peut-être combiné.
Dorn entend par distractio une division, une dissolution du composé celui-ci représente un état dans lequel l’affectivité liée au corps exerce une influence fâcheuse sur le ratio de l’esprit. Mais la séparation a pour but de soustraire l’esprit et le cœur à l’influence des émotions pour que l’esprit tienne sous son autorité la turbulente sphère corporelle…ce premier pas reflète la philosophie stoïcienne aussi bien qu’une psychologie chrétienne…
La séparation de la sphère spirituelle et de la sphère vitale et la subordination de cette dernière au point de vue rationnel ne sont toutefois pas satisfaisantes dans la mesure où la raison à elle seule ne peut faire justice de façon complète ou suffisante aux données (MD : apparemment) irrationnelles de l’inconscient…Une spiritualisation durable et sans complication est si rare que ses bénéficiaires sont canonisés par l’église…Les alchimistes recherchaient la voie et le moyen de réaliser une union totale des opposés jugée indispensable à la guérison de tout mal... comme la réunification de la sphère spirituelle et de la sphère corporelle…l’un des symboles est celui des « noces chymiques » qui s’accomplissait dans l’athanor."
P267-269 : "Le symbole exprime les projections inconscientes…. Ces dernières confèrent à la matière une efficacité magique..L’âme vivifie le corps et elle est de son côté vivifiée par l’esprit …L’âme se tient entre les deux ..(l’esprit et le corps).. et possède le libre choix entre les deux …L’âme est aiguillonnée par un désir qui va au-delà de la nécessité physique..Elle tend vers tout ce qui est corporel, sensible et émotionnel..Par la persuasion de l’esprit elle est appelée hors de cet état de délaissement dans la matière et le monde …Les imaginations suscitées par les appétits de l’âme conduisent le corps vers des actes vers lesquels il ne se serait pas porté sans cette impulsion…car le corps de par l’inertie de la matière ..se borne à peu près à satisfaire ses pulsions physiologiques….la séparation signifie que l’âme et ses projections sont exclues de la sphère corporelle et de toutes les conditions du monde ambiant qui sont liées au corps. En termes modernes, nous dirons que cette opération consiste ...à opérer le retrait des projections... donc introversion, introspection et méditation, c’est-à-dire exploration attentive des désirs et de leurs mobiles …le côté sombre de la personnalité, …tous ces traits qu’on se dissimule à soi-même …plus rarement, il reconnaitra son âme (anima, shakti) dont la magie crée le monde. Suivant Dorn, on parvient à cette expérience grâce au concours de l’esprit (animus), terme sous lequel il faut entendre les facultés mentales supérieures, raison, connaissance et discriminations morale...qui lui sert d’intermédiaire pour communiquer à l’âme un « influx divin » et la connaissance d’un ordre des choses supérieur (et ainsi s’acquitter de son rôle qui est de ) vivifier l’âme…Cette opération représente une mort au moins au figuré ce qui explique la violente aversion que chacun éprouve de faire porter son regard sur ses propres projections et reconnaitre ce faisant la nature de son anima L’alchimie …c’est ce qu’exige toute psychothérapie qui a l’ambition d’atteindre une certaine profondeur."
P270 : "Le second degré de la conjonction …(par laquelle) l’unio mentalis est de nouveau unie au corps... (permet) d’atteindre la conjonction parfaite qui est l’union avec l’unus mundus. ..La réalisation d’une totalité paradoxale devenue consciente constitue un problème apparemment insurmontable. (il ne semble pas que) Dorn ait été conscient de toute l’ampleur de son entreprise… on ignore la manière dont cette totalité paradoxale de l’homme peut bien se réaliser ...cette réalisation constitue un problème apparemment insurmontable et place la psychologie moderne en face de questions aux réponses incertaines…(Pour l’alchimiste Dorn) ce problème est hypostasié dans la croyance en une substance mystérieuse magique que recèle le corps car remarque-t ’il : à cette époque on croyait qu’il fut possible de démontrer des propositions métaphysiques (jugée par Jung enfantine) et l’on pouvait ainsi bâtir dans l’au-delà des positions solides ..à l’abri du doute"
P272 : "L’argumentation de Dorn se meut dans la sphère des symboles et chemine à pas ailés sur les nuages. Mais son symbolisme laisse percer une signification que notre psychologie parvient plus ou moins à saisir. Dorn sait que le sage ne pourrait pas réconcilier les contraires si « une certaine substance céleste qui gît cachée dans le corps humain » ne venait à son secours. Cette substance c’est le « baume », « la quintessence », « le vin philosophique » », « une vertu et une puissance divine », et en définitive « la vérité ». Cette dernière est le remède souverain…cette vertu céleste est universelle bien que partagée entre la multiplicité des individus...l’essence que l’on extrait est portée à sa plus « grande simplicité » « par des mouvements de rotation continus » au moyen desquels le pur se sépare de l’impure. "
P275 : "Dorn a commencé par la connaissance de soi ou connaissance méditative (car) « personne ne peut se connaitre vraiment à moins de voir ou de savoir auparavant, grâce à une médiation assidue ce qu’il est lui-même plutôt que celui qu’il est, de qui il dépend ou à qui il appartient et à quelle fin il a été fait et créé et aussi par qui et par l’intermédiaire de qui »
P288-289 : "Dans le langage de la psychologie, le Mercure représente l’inconscient
…esprit qui touche à la matière organique …. âme de la matière…Dans l’inconscient (donc dans la matière) se trouvent les « étincelles » (scintillae), c’est-à-dire les archétypes dont il est possible d’extraire « une signification plus haute » … (grâce à) l’«aimant » qui attire à lui ce qui est caché, (aimant qui) est le Soi…Le Soi est enfant du soleil et de la lune porté par la terre, homunculus hermaphrodite… tous ces symboles décrivent en fin de compte l’analogue du Christ…Il est aussi le Saint Esprit... dans le rôle de lien entre le corps et l’âme …. et « médecine physique »…Le soufre est le partenaire masculin du mariage chymique"
(MD: Jung a eu des discours variants sur la signification du Mercure, compte tenu de la dualité Soufre - Mercure, il semble bien que le Mercure représente l'aspect du Soi en tant que principe d'évolution par l'amour dans l'inconscient et non l'inconscient stricto sensu ce qui est confirmé par la langue des oiseaux "Mère cure" (il guérit l'inconscient collectif en tant que mémoires )
P291 :(Le Soi) donne aux enfants de la terre leur sens et leur dignité suprêmes, (il est) le « remède sauveur leur conférant la totalité…(comme un) nouveau centre qui prend la place du moi limité jusque-là régnant .... et du sein obscure de la terre s’avance dans le royaume psychique de l’adepte et s’empare de la personnalité humaine non seulement dans l’élévation lumineuse d’une conscience spirituelle mais aussi dans les profondeurs ténébreuses ()..l’alchimie devait avoir conscience de la grande ombre dont le christianisme ne s’était manifestement pas rendu maître et elle s’est sentie autorisée à faire sortir un sauveur du sein de la terre par analogie avec le Fils de Dieu apparu d’en haut, de manière à lui servir de complément.
P292-293 : "Lorsque la « dissolution », l’analyse des contenus psychiques de l’attitude du patient et en particulier de ses rêves, a rendu conscients le conflit entre la partie consciente et la partie inconsciente…il s’ensuit un état de désorientation, un oui et un non d’égale force entre lesquels le jugement rationnel est impuissant à trancher…le conflit exige une solution ...réclame un troisième terme dans lequel les opposés puissent s’unir. La raison ..se trouve contrainte d’abdiquer car il n’y a pas de troisième terme dans une alternative logique….Dans la nature l’équilibre des contraires est toujours un processus, un phénomène énergétique, c’est une production symbolique ..(qui) réalise les deux côté à la fois , de même qu’une chute d’eau représente simultanément le haut et le bas et sert de médiateur entre les deux….On voit surgir des rêves qui telle la chute d’eau , illustrent la tension et la nature des opposés et prépare et amène la synthèse. Ce processus peut se produire spontanément ou être artificiellement provoqué (par l’imagination active). Dans ce dernier cas, on choisit judicieusement un rêve ou une image et l’on se concentre en se contentant de la retenir et de la contempler ...on peut encore se servir comme point de départ d’un sentiment fâcheux et pénible…. On fixe alors cette représentation en concentrant sur elle toute son attention. En général elle se transforme car l’attention portée sur elle suffit à l’animer. Les transformations doivent être notées avec soin et de façon continue ; elles reflètent en effet les phénomènes psychiques qui se déroulent à l’arrière-plan, dans l’inconscient, et cela sous forme d’images empruntées aux souvenir de la mémoire consciente…sous forme de figures projetées ,..la scène qui se joue ne demande pas seulement à être observée mais le spectateur doit fournir sa participation...il remarquera que l’action qui se noue offre des rapports avec sa situation et que l’inconscient par ces images lui parle. C’est pourquoi il se sent contraint ou exhorté par son médecin à se mêler à la pièce ..(dans) une véritable explication avec son vis-à-vis (son inconscient)….. Il est indispensable de fixer par écrit tout ce processus au moment où il se produit car on a besoin des preuves écrites dans le commerce avec l’ombre …. (MD : cela revient à l’adage alchimique « fixer le volatile »).. C’est de cette manière que s’unissent le conscient et l’inconscient, de même qu’une chute d’eau relie le haut et le bas"
P337-339 : "La production de la pierre philosophale est généralement le but final de l’alchimie. Dorn constitue une exception. Pour lui ce n’est là que l’achèvement du deuxième degré de la conjonction. Il est en cela en parfait accord avec l’expérience psychologique. Celle-ci ne voit dans ..l’idée du Soi qu’un simple rite d’entrée …une anticipation de sa réalisation...l’accomplissement de l’œuvre était constamment remis en question soit par des circonstances extérieures défavorables soit encore par des interventions démoniaques...obligé de tout recommencer…. on n’atteindra jamais empiriquement une totalité psychique car la conscience (MD : le conscient ?) est beaucoup trop étroite et trop unilatérale pour pouvoir faire l’inventaire complet de l’inconscient….*Le troisième et suprême degré signifie pour Dorn l’union ...avec l’unus mundus…non pas la réalité multiple que nous voyons (le monde de la dualité ?) mais un monde potentiel qui correspond au fondement éternel de toute existence empirique, tout comme le Soi (personnel ?) est le fondement et la source de la personnalité et comprend cette dernière dans le passé, le présent et l’avenir... Dorn espérait l’unité avec le monde UN, la chose simple (res simplex) …mais la simplicité est ce qu’il y a de plus difficile..Ce troisième degré de la conjonction est universel… C’est la relation... de l’Atman personnel avec l’Atman supra personnel ; et du Tao individuel avec le Tao universel…Il y a là une claire allusion à l’idée de l’unité de l’homme psychique avec le cosmos et l’unité des âmes de Plotin. ( MD :Cet aspect se retrouve dans les travaux de Jung quand il parle du Soi de tous les Soi )..Ce grand œuvre ouvre une fenêtre sur l’éternité et…parvenait à son terme ..par un processus tendant à spiritualiser le corps...ce qui ne signifie rien moins que le corps de résurrection…."
P340 : "L’alchimiste ne se rend pas compte que cette spiritualisation du corps a pour condition une matérialisation de l’esprit…en sublimant la matière il concrétise l’esprit. Cette vérité évidente était encore étrangère à l’esprit médiéval. "NB : Etienne Perrot, en N.d.T. relève : « Spiritualiser le corps et corporifier l’esprit » est un adage alchimique des plus connus. On a peine à penser que CG JUNG l’ait perdu de vue en écrivant cette page. MD : Et j'ajouterai :... et avec sa découverte des phénomènes de synchronicité : coïncidence de sens symbolique entre un événement psychique et une circonstance extérieure et plus généralement en le monde intérieur et le monde extérieur.
P341 : "L'unité de l’homme psychique avec la matière et le cosmos permet de s’affranchir des circonstances extérieures défavorables voire des interventions démoniaques contrairement à la seule union au Soi personnel (unio mentalis) ."
MD :La pierre correspondrait au Soi personnel source et but de la personnalité qui comprend cette dernière dans le passé, le présent et l’avenir c’est l’unio mentalis, l’unité de l’âme (relations au cœur et au vital) et de l’esprit (relation au supramental).
Paracelse suppose que la matière est une chose incréée coexistant avec L’Esprit et coéternelle avec lui. Mais il semble relativement isolé et la plupart considère que la matière est Dieu lui-même.
P345 : "l’hypothèse de travail qui a été validée par l’expérience pour expliquer les rêves est la suivante : les images des rêves et d’une façon plus générale, les images spontanées de la psyché, sont des symboles c’est-à-dire les meilleures formulations possibles de situations encore inconnue , c’est-à-dire inconscientes, qui sont la plupart du temps dans un rapport de compensation à l’égard du contenu de la conscience, de l’attitude consciente.....On retrouve le premier degré de l’œuvre : l’union du Roi et de la Reine : Grâce à la compréhension spirituelle (du rêve )…. l’endurcissement du cœur ,..l’enflure du moi, le mal par excellence, se dissout en eau. Car …en face se tient l’inconscient comme un déluge vengeur. L’eau est un symbole de l’inconscient et du principe féminin et la dissolution du cœur en eau correspond à l’union du masculin et du féminin et à l’unification de conscient de l’inconscient...cette union produit un embryon qui correspond à l’homunculus et donc à la pierre, symbole du Soi..
Pour ce faire, il faut sécher le corps et même mieux le saler : tirer la conscience de l’inconscient, l’état final étant un renouvellement et non un renforcement de l’état initial une transformation en une nature supérieure
L’unité du Soi qui est le But de la psyché inconsciente agit comme un remède pour celui qui est dans un état de détresse consciente de même pour celui qui est inconscient de sa dissociation..La confrontation a pour but de faire cesser la dissociation
P348 Pour Jung l’alchimie médiévale travaillait à compenser à remédier à la dissociation entre esprit et matière opérée par les religions : « le corps était privé d’âme alors qu’il exigeait d’avoir part à la vie »
Comme la plupart d’entre eux étaient médecin comme Paracelse, ils recherchaient l’élixir de longue vie, le remède d’immortalité, ils s’employaient à extraire la quintessence pour jeter un pont entre esprit et matière, entre corps et âme.
Avec la science moderne, en développant uniquement la connaissance de la nature et de la matière et en donnant congé à l’esprit pour se garder du pouvoir des religions cet espoir a disparu au point que l’esprit est suspecté de n’être qu’un épiphénomène de la chimie cérébrale.
P349 : " Le Soi correspond à la Pierre philosophale des alchimistes occidentaux et la Fleur d’or du taoïsme
Le Soi est représenté par le symbolisme du mandala...
Il est ressenti comme un état central ou un centre de la personnalité qui est distinct du moi, il est vécu par l’expérience comme un spiritus rector esprit directeur"
P 351 :" L’expérience du Soi représente souvent une défaite de l’ego...car le Soi qui désire se réaliser s’étend de tous coté par-dessus la personnalité égotique"
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